Lettre à Idir
Lettre à un ami trop tôt disparu...
J'apprends avec stupeur la nouvelle de ta disparition. Je souhaite qu'on m'aie menti...qu'on t'a confondu...ou encore qu'on s'est trempé de personne. Je suis consterné, bras raids et bouche cousue. Il n ya pas si longtemps je te disait: "chaque pas dans la vie est un pas vers la mort, mais comme la vie nous poursuit il faut savoir s'arrêter des fois et l'embrasser". Tu n'a pas eu le temps de le faire cher ami. Tu n'a pas eu le temps de l'embrasser comme tu le faisait avec toutes ces jolies filles d'antan. Après quatre années passées côte à côte comme de vrais frères, la vie nous a séparé un moment pour nous retrouver après quatre années à 800 kilomètres plus loin, plus au nord...conformément à mon souhait. Aujour'hui la nouvelle de ta disparition me retrouve encore à 8000 kilomètres à l'ouest. Est ce moi qui fuit ou toi qui n'arrive pas à suivre?. Une chose est certaine, et elle nous unis comme les doigt de la main: La cavale mon Ami. Te souviens -tu de ce mot ? J'en suis certain. Il raisonnait dans nos têtes et il nous harcelait. Pour moi c'était inné ...et pour toi par contre il s'agissait d'une transmission de ma part. Depuis je ne me suis pas arrêté de silloner les pays. D'exil en exil, d'érrance en érrance, je me suis enfin retrouvé loin de tout ce qu'on voulait fuir. Tu as fait comme moi, mais ton parcours s'est arreté net. Je suis passé te voir un jour, et rien ne transparait de tes yeux qui puisse me laisser croire que tu allait mal...Le savait-tu? je ne crois pas , car ce serais la première chose que tu me dirait.
Je viens d'avoir la confirmation que tu es passé de l'autre coté de la barrière ..oh qu'elle est injuste cette barrière !!!! ceux qui sont dedans ne peuvent sortir et ceux qui sont dehors ne veulent entrer. On est décidément séparés et a jamais cher ami, cher frère. Les mots m'échappent...et jadis on se disait:"À la vie, à la mort". Aujord'hui je te dis simplement: À Dieu, À la mort. En attendant je continuerais à écrire sur cette page aussi longtemps qu'il le faudra, et aussi souvent que l'inspiration me vienne. Pour aujourd'hui ma gorge est sèche, mon sang est froid et mon cerveau en berne.